Des « livres empoisonnés » placés en quarantaine à la Bibliothèque nationale de France : Un danger insoupçonné dans les pages de l'histoire
La Bibliothèque nationale de France (BnF) a récemment fait les gros titres pour une raison plutôt inhabituelle : la mise en quarantaine de plusieurs de ses ouvrages historiques.
Cette décision fait suite à la découverte de traces d'arsenic sur les couvertures de ces livres, datant du XIXe siècle. Cet article explore les détails de cette affaire intrigante et ses implications pour la conservation des livres anciens.
Au XIXe siècle, un pigment connu sous le nom de "vert de Paris" ou "vert de Schweinfurt" était couramment utilisé pour décorer les couvertures de livres. Sa couleur vive et attrayante cachait cependant un danger mortel : l'arsenic. Bien que ce pigment ait été principalement utilisé dans les pays anglophones et en Allemagne, il a également trouvé sa place sur certains ouvrages en France.
La présence d'arsenic sur les couvertures de livres a été mise en évidence par un groupe de recherche germano-américain, le Poison Book Project, qui a lancé une alerte après avoir découvert cet élément chimique sur des ouvrages anciens. En réponse, la BnF a placé quatre livres en quarantaine pour éviter tout risque potentiel pour les lecteurs et le personnel.
Les ouvrages mis en quarantaine par la BnF varient en thème, auteur et nationalité. Ils incluent une anthologie bilingue de poésie roumaine par Henry Stanley datant de 1856, un recueil des travaux de la Société royale d'horticulture britannique de 1862, et deux tomes de ballades irlandaises rassemblées par Edward Hayes datés de 1855
Bien que le risque d'intoxication soit jugé très modéré, la BnF a pris des mesures préventives. Les livres identifiés seront soumis à des analyses approfondies pour déterminer la quantité d'arsenic présente et évaluer le risque réel.
Cette affaire soulève des questions importantes sur les risques insoupçonnés des collections patrimoniales. Elle met en lumière la nécessité d'une vigilance accrue et de procédures de conservation adaptées pour protéger à la fois les ouvrages et ceux qui les manipulent.
La mise en quarantaine des « livres empoisonnés » à la BnF est un rappel fascinant de l'histoire cachée entre les pages des livres anciens. Elle nous enseigne l'importance de la prudence dans la conservation du patrimoine littéraire et la nécessité de protéger la santé publique face aux dangers du passé.